Patrice Faubert

Aperception de chosification réification

Il faut prendre
Rendez-vous
Pour tout, il faut un rendez-vous
Plus aucune spontanéité
Pour se voir, pour se parler
Comme je le disais à un copain
Sans rendez-vous, tout ne vaut rien
Nonobstant, il y a encore pas mal d'années
Chez les autres, à l'improviste, l'on pouvait passer
C'était l'effet de surprise
Pourtant sans aucune méprise
Puis, avec les codes
Pour l'entrée des immeubles, nouvelle mode
L'on ne pouvait plus passer inopinément
Quel charme cela avait, pourtant
Il faut prendre rendez-vous
Il faut un motif pour tout, c'est fou
Presque une lettre de motivation
Presque une lettre de recommandation
Agence nationale pour la relation
Pour pouvoir se voir, se parler, se confier
Sans pour autant s'utiliser
Mais à la vérité
Moi si simple, dans une totalité si compliquée
Et personne ne se parle plus vraiment
Et personne ne s'écoute plus vraiment
Tout le monde fait semblant
Cela est dit depuis si longtemps
Prendre un rendez-vous pour nos monologues
Prendre un rendez-vous sans aucun dialogue !
Et ce de l'individu aux nations
Des calculs et des fractions
Comme l'éternel problème des Balkans
Des fantômes et des revenants
Du royaume de l'ancienne Yougoslavie
Où jadis de l'auto-stop, je fis
Avec tant de diverses patries
Bosnie Herzégovine, Croatie
Slovénie, Serbie
Monténégro, Macédoine
Et la République fédérale de Yougoslavie
Des conseils ouvriers et de l'autogestion
Mais sous le contrôle de l'habile titisme
Qui ne put faire taire chaque nationalisme
5 avril 1992
29 février 1996
Sarajevo camp de rétention
Sarajevo, la guerre de partition fragmentation
350.000 personnes dans un piège
11541 personnes moururent de ce siège
Et toutes les femmes mutilées et tous les hommes mutilés
Et toutes les femmes blessées et tous les hommes blessés
Et ce par dizaines de milliers
Mais c'est partout Sarajevo
Quand le monde entier est idiot !
Et puis, déjà, le 28 juin 1914
Feu François-Ferdinand, voilà la jeune Bosnie
Encore et toujours la Yougoslavie
Pour la guerre de 1914/1918, fut l'un des produits
De par le jeu des alliances
De par le jeu de la finance
C'est si compliqué de faire simple
C'est si simple de faire compliqué
Il faut entretenir le concept obscur
Il faut jouer aux durs
Cela fait pourtant le malheur universel
Quand même la laideur se fait belle
Comme ce meurtre organisé
De tous les gens expulsés
Douce France
Son fascisme libéral, l'inégalité en outrance
490.000 personnes, dans la famille, chez des amis
De l'hébergement, quand l'on est sans logis
1.800 million de ménages
En attente d'une belle ou pas belle cage
C'est le logement social
Il n'est pas philanthrope le capital
Et une expulsion sur deux
Familles avec enfants mineurs, c'est odieux !
De toutes façons
Encore bien des motifs pour des manifestations
En France
17 pour cent des gens, ont des difficultés
Pas étonnant, pour payer leur loyer
Car ces quarante dernières années
Tout loyer a plus que doublé
L'on ne travaille plus
Pour se vêtit ou pour manger
L'on travaille
Pour pouvoir payer son loyer
C'est là la première des priorités
Sinon, c'est une expulsion comme programmée
C'est comme de la logique formelle
Quand la vie est comme une poubelle
Ainsi
En 15 ans, la procédure de l'expulsion
C'est 58 pour cent d'augmentation
Pas seulement en France
Mais dans le monde entier, une évidence
De plus en plus de gens à la rue
Tout le monde en a la vue
Le capital, s'en cacher, ne le peut plus
En France, une ville sur trois
20 pour cent de logements sociaux, est hors-la-loi
Hors quota, elle paye une amende, et puis voilà !
Et dans le même temps
C'est devenu le tout-venant
Chaque être humain
Du TOUT commercial, qui est malin
Reçoit environ, chaque jour, 15000 stimuli
D'acheter, tout doit vous donner l'envie
Dans tout domaine, une création de hiérarchie
Comme jadis dans l'horreur, avec les Oustachis
Séparatistes croates, bien pires que les nazis
En 1941, ils massacraient au couteau
Des tortionnaires monstrueux, les plus idiots
Et des concours de l'efficacité
Pour le plus possible torturer et tuer !
Mais tout fascisme s'assemble
Car tout fascisme se ressemble
Plus ou moins manifeste
Plus ou moins bête
Pour rendre toute vie aussi infecte
Partout, l'horreur absolue est en fête
Elle finit par s'inscrire sur et dans nos têtes
Le capital est immonde, je le répète
Je me fais la guerre
Je te fais la guerre
Tu me fais la guerre
Tu te fais la guerre
Il se fait la guerre
Il te fait la guerre
Nous nous faisons la guerre
Vous vous faîtes la guerre
Il et elle se font la guerre
Ils et elles te font la guerre
Une même conjugaison guerrière
Le capital sur TOUT jette des pierres !
Il n'est pas de l'impossibilité
De feu l'humanité, ne rien retrouver
Pas même un coprolithe, excrément fossilisé
Datant de plusieurs millions d'années
Qui sur un mode de vie, peut beaucoup orienter
Déjà, il y a 150 millions d'années
Du duvet, sorte de plume, du dinosaure sacralisé
Notre origine est bien hybride
Du tout mélangé, et des sauropsides !
Mais, c'est bien cela
Le capitalisme est prévoyant, voilà
Anticipant le catastrophisme, futé le gars
800.000 graines sont déjà conservées
Quelque part par moins dix-huit degrés
Une arche de Noé, un trésor végétal
Il connait son désastre le capital
Mais encore, en réserve, donc, des gènes de semence
Une durée de conservation optimale
4000 à 5000 ans, c'est pas mal
De la banque d'argent à la banque végétale
Toute parole, toute action, tout fait, toute pensée
Comme des cellules du capital, comme organe incarné
Le capital de la contestation
N'est pas la contestation du capital !
 
 Patrice Faubert ( 2016 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway.fr "

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Published on e-Stories.org on 03/29/2016.

 
 

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