Nadège Ango-Obiang

A l’orée de l’Eden

A peine le béant d’une infime part de rideau levé
Traversent les germes de rayons d’un soleil de caresse
Dans la pointe d’un jour réclamant d’exister
Se tient comme un parasite, le vœu de briller
Traque le songe, fil d’un semi de graine
Inonde, d’onde d’yeux, gourmand, décidé
L’accompli d’une attente, le refus d’une déroute
Ferme, sans âme indécise, dents scellées
Se déroulent, les verbes, intentions à capturer
Désolation que les baves d’un esprit obstiné dans le désert
Glacé comme une montagne en hivers rude
Le détenteur de la clé des mondes
Hostile à toute souffrance, indigne de ses attributs   
Il ordonne que le désert abonde
Que la prairie s’abrutisse d’arbre
Que la femme soit Adam
Que l’homme soit lascif
Que le soleil ne soit point réglé
Que la lune s’assombrisse pour l’éternité
Que l’enfant ne fut point de pureté
Que la pluie trouve un siège en lui
Que la terre, de ses yeux, stop le tournis
Que le monde soit aux ordres, calvaires de tant de litiges
 
 
Se mélangent vent et feux de soleil
Se détournent pluie et fleurs de la terre
Se refait en solitude le jour sans la nuit
Se remarient, en horreur, enfer et paradis
Se dissolvent, sans rire, amour et pitié
Se réclame du divin, dans la tourte prurit du calvaire, un non dit de la vie
Se parjure, pour se faire, le pêcher pourtant pardonné
Se métamorphosent, dans la quiétude, guerre et cauchemars
Se raisonne la justice, se replie la droiture, se renie la conscience
 
Courbés devant la sommation de la langue
Des échos bien petits, des querelles basses bien étranges
Echappées des volets, à la servitude de l’orgueil
Soufflent, soufflent de minuscules brins de feuillages
Des filets de végétaux, de captivants bracelets d’argent
Pousse, encore pousse, sur le sol calme
Ce qui sommeille, les griffes de l’enfer
Quand les nuages plongent sur la terre
Comme une sirène tombant majestueusement des cieux
 
De saisissement explosent les couches profondes de la terre
De rugissement, s’entendent les éveils de la nature
De bannissement, s’affrontent ceux qui veulent les nuages
De ravissement renaissent les tombes, sanctuaires sanguinaires
De vagissement, s’ouvrent et se referment, excitées, descentes dans la détente,
 les filles des âmes mortes toujours mortes
D’alanguissement, s’amène, pleines de charmes, le fiel des êtres maudits
De hennissement, dans un sérieux de statut, des bêtes dans des hommes, acclamant     
l’épée souillée qui suit la chute des nuages
De mugissement, dans la fièvre indécente de la brutalité, sort des bulbes semés,
un genre de mutation à venir
De frémissement s’entend que le vent est tombé, de gémissement se sait que la passion est tuée, d’assoupissement renonce le bras de roc que tout a trahi
 
Désuet le fragile espace
Telle la rosée pure rejetée par une salive
Le parfum du matin que brûlent sous la haine des vœux
Cœur à cœur, sanglants d’être opposés
Le ciel n’est plus, la rage se presse
La langue maîtresse des vœux
A pétrit le soleil, père de l’Eden
A consommer la lune, chemin de voile de l’Eden
Quand ce jour, cette heure, sera venu
Nul autre, ô cœur à cœur, à battre
Ne saura jamais, avec tant de poignards dans le cœur
Que l’orée est abysse
Que la saison est avortée
Que le bonheur est volé
Que la joie est affliction
Que le repaire est prison
Que la gloire est torture
Que l’envolée est brisée
Que l’amour est violence
Que des mains douces sont horreurs, que les chants sont oppression, que l’attente est chimère
 
 
Entendre que les murs du monde se fissurent
Que la chaleur sous la peau se détache
Dans la hardiesse d’une conquête à porter de doigts
Se traîne à vitesse le vent de forteresse de souffre
Nage, attend, au-dessus de ce seul pan de lumière
Sous la coupe de ronce de pierre offerte par des sans matière
Etend, sous des pas infernaux, le râle sourd du dépit de l’extase
A l’orée de la venue des promesses
Consumés, semblent, les serments des hôtesses
Pluie de poussière dans la mer, feux dans les cieux
Orage dans la terre, éruption dans la chair des hommes
Le tonnerre, comme un sabre vengeur, plonge, tranche dans le cercle des étoiles
Laborieuses comme des abeilles, querelleuse désormais
Et l’orée devient obscure, ses paupières de fleurs se sont fermées
 
 
 
Nadège Noële ANGO-OBIANG 

All rights belong to its author. It was published on e-Stories.org by demand of Nadège Ango-Obiang.
Published on e-Stories.org on 05/31/2012.

 
 

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