Patrice Faubert

Paraphysique de l´argent

Avec la paraffine qui conserve tout
1908 serait la date de l'origine du SIDA
Bien avant 1950/1960/1982, voilà
Car du colonialisme c'est la roue
Français, Belge, et c'est Kinshasa
Pour une pandémie mondiale sur les bras
De l'animal à l'homme, cette zoonose
Aucune préférence sexuelle, le virus ose
Et toutes les infections opportunistes
De ce virus si colonialiste
D'abord la maladie du sommeil
Et la syphilis qui toujours veille
C'est encore de l'histoire coloniale
Cameroun, Congo, l'on y déposait ses malles
Et puis plus tard, au total
40 millions de mortes et de morts
Et des millions d'infectés, comme un sort
La pauvreté toujours en premier
Pour la richesse, des cobayes à utiliser
D'autres pandémies sont à venir
Du capital c'est le seul avenir
Les pauvres payent plus
Les riches payent moins
Cela coûte cher d'être pauvre
Le pas cher coûte plus
Les riches payent moins
Le cher coûte moins
Pour toutes choses
En toutes choses
Pandémie de l'argent
L'argent de la pandémie
Aux pauvres
On jette des cailloux
Par la misère, on les tue
Aux riches
On lèche le cul
On se jette à leurs cous
Le communisme pour les riches
Le capitalisme pour les pauvres
Même les tatouages à la mode
De nouveaux rites, anciens, nouveaux codes
Mais tout est départi de son contexte
Le capital en fait un autre texte
Car après tout, tout s'achète
Pour le commerce, c'est toujours la fête
Ainsi, un français sur dix, serait tatoué
Plus dans la richesse que dans la pauvreté
Cela n'est pas donné, il faut payer !
C'est donc l'argent qui nous danse
L'argent de toutes les confidences
L'argent qui nous met en transe
C''est l'argent qui nous organise
C'est l'argent qui nous divise
Si nous allions en toute nudité
Si c'était toujours l'été
Les hiérarchies ne seraient plus les mêmes
La beauté plastique serait le principal thème
La nudité ne peut rien baratiner
L'argent ne peut rien en dissimuler
Mais l'argent a tout piégé
Et dans tout l'alphabet a su s'infiltrer !
De l'argent
Pour bien manger
De l'argent
Pour bien se vêtir
De l'argent pour bien dormir
De l'argent pour bien copuler
De l'argent
Pour plaire aux dames
De l'argent
Pour acheter de la came
L'argent du pouvoir
Pouvoir de l'argent
Avec l'argent tu es tout
Sans argent tu n'es rien
Ainsi
Les riches avec les riches
Les pauvres avec les pauvres
Les patrons avec les patronnes
Les barons avec les baronnes
Les ouvriers avec les ouvrières
Les caissiers avec les caissières
Selon sa bourse
La vie fait ses courses
Il faut être dans la ligne
Rester à sa place sur le ring
Ainsi
Le militantisme stade suprême de l'aliénation
Ainsi
La religion stade suprême de l'aliénation
Ainsi
L'idéologie stade suprême de l'aliénation
Ainsi
Le couple stade suprême de l'aliénation
Ainsi
La croyance stade suprême de l'aliénation
Ainsi
Avoir des enfants ou des animaux
Stade suprême de l'aliénation
Finalement
Rien et tout est politique
Surtout la vérité qui est toujours politique
La vérité
Dérange toutes les organisations
Tous les partis, toutes les affiliations
Personne n'en veut vraiment, elle est la révolution !
L'argent fait et défait les couples
L'argent est dogmatique, pas souple
Nos amours, c'est l'argent
Nos amitiés, c'est l'argent
Nos vies, c'est l'argent
A 20 ans, à 40 ans, ou comme mézigue, à bientôt 64 ans
Ce que nous mangeons, c'est l'argent
Ce que nous portons, c'est l'argent
Ce que nous pensons, c'est l'argent
Comme tous les bruits artificiels
Presque plus aucun bruit naturel
L'argent du bruit, bruit de l'argent
Tu fais ceci
Cela vaut tant
Tu fais cela
Cela vaut tant
Dis-moi combien d'argent tu as
Je te dirais qui tu rencontreras !
De l'argent
Chaque être humain est l'impétrant
L'argent est notre dieu omnipotent
L'argent notre sang notre omniprésent
Argent de la vie, vie de l'argent
L'argent vit nos vies
L'argent fausse nos envies
Riches ou pauvres
L'argent nous possède
Riches ou pauvres
L'argent nous malmène
Avec l'argent, tu vaux tant
Sans argent, tu ne vaux rien
La société spectaculaire marchande techno-industrielle
Est une centrale d'achats, bien réelle
Pour moi, pour toi, pour  ils, pour elles
Tout y a un prix
Pour chaque mâle et chaque femelle
Prix pas affiché, par hypocrisie
Où tout est faussement rebelle !
Si tu gagnes tant par mois
De ton salaire, tu n'as que le choix
Si tu es chômeur, précaire, sans emploi
Tu n'auras que les restes, c'est la loi
Voici de l'écriture automatique
Surannée, mais caustique et forcément cynique
Il y aurait pourtant de quoi se révolter
Toutes les députations, vouloir les annihiler
Toutes les crapules politiciennes, vouloir les cracher
Mais non, et en vérité
Vous rêvez de les remplacer !
Et ce que nous appelons la sécurité
Psychologiquement, matériellement, économiquement
Sexuellement, affectivement, socialement
Est la quintessence de la totale insécurité
Là où il n'y a aucune liberté
Il ne peut y avoir la moindre sécurité
Là où règne la pensée séparée
Il ne peut y avoir la moindre sécurité
Telle est notre société
Telle est notre vérité !
 
 
Patrice Faubert ( 2014 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l'invité sur " hiway index "
 

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Published on e-Stories.org on 12/03/2014.

 
 

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